mardi 3 janvier 2012

Discours de Madame Grévy au Parlement Européen: Strasbourg le 5 décembre 2011

Bonjour mesdames,
Bonjour messieurs

Violence et droits de l’enfant en Europe : état des lieux

Permettez-moi de vous rappeler que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée notamment par les pays d’Europe a pour but essentiel de protéger la santé physique, morale, intellectuelle et spirituelle de l’enfant.

Les nouveaux moyens de communication ont induit nous le savons tous, des effets pervers sur le comportement des jeunes. Aussi, nous sommes contraints d’affirmer que ces nouveaux moyens de communication ont entrainé une augmentation exponentielle de la violence.
En effet, si Internet constitue un outil indispensable, source de richesses individuelles et collectives d’intégration sociale et de développement, il ouvre sur un monde encore largement en friche et échappant à tout contrôle. Cette ambivalence est parfaitement résumée dans le titre d’un ouvrage « l’inquiétante extase ».

Or, si nous nous référons à l’article 17 de la CIDE : « … Les états prennent des mesures pour protéger l’enfant contre les matériels nuisibles à son bien-être », nous sommes en droit de nous interroger quant à l’application de cette convention.

Un peu d’histoire :

Le 17 mars 2000, nous étions déjà avec Homayra Sellier (Innocence en danger) au Forum Internationale de Bruxelles : dont le thème était « la lutte contre la pédophilie sur Internet ». Nous étions  en présence de la Princesse Astrid et de quelques associations.


A la table ronde du 3 février 2005, chez le Garde des sceaux à Paris, nous précisions qu’Internet était utilisé dans tous les foyers et l’inquiétude par rapport à cette source d’informations nous apparaissait déjà comme extrêmement importante.
Le téléphone portable allait pouvoir être lui aussi un vecteur de violence. Nous avons vu apparaitre les happy slapping. Les jeux vidéo ont détournés l’enfant de son attention à l’école et  ont induit une attitude passive ou agressive nuisant à sa santé et à son développement.

Les colloques se sont succédés pour donc, dénoncer la violence, la criminalité induite par ces nouveaux moyens de communications : Internet, téléphones portables, jeux vidéos,…. Tous ces instruments font que nos enfants quittent la réalité pour rentrer dans un monde virtuel, où crimes, violences, pornographies,… sont banalisées.

Résultats des observations et des études :
Rôle des gouvernements et de la société civile :

L’état français a crée des services d’enquêtes de la Police Nationale et de la Gendarmerie en matière d’atteinte des mineurs, afin d’aider à enrayer les fléaux cités précédemment :
-          par exemple : l’Office Central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et la communication : plateforme qui reçoit le signalement des contenus illicites et agit face à un signalement.
-          Une autre plateforme : l’Office Central pour la répression des violences aux personnes, qui s’occupe des moyens de lutte contre la cyber pédo-pornographie.
-          Il y a aussi des brigades de gendarmerie spécialisées dans la prévention de la délinquance juvénile, organisant des interventions de prévention auprès des mineurs et des professionnels. Elles prennent également en charge les mineurs victimes.


Une véritable conscience s’est levée pour lutter contre les effets pervers que nous avons dénoncés.

Femmes Et Enfants du Monde a réuni un panel de professionnels de la lutte contre ce nouveau phénomène et a édité un DVD « Les mineurs et les nouvelles technologies », qui a obtenu le sceau de la République Française et constitue un outil de prévention indispensable dans le cadre de la protection de l’enfance.

Depuis des années, associations et gouvernements demandent à l’association des fournisseurs d’accès de mettre tout en œuvre pour protéger les enfants des sites les dégradants, et d’avoir une conduite éthique. Une charte devait être signée : est-ce toujours d’actualité ? La question qui nous préoccupe n’est pas franco-française, la coopération internationale doit nous permettre de trouver des solutions, sachant que les prédateurs d’enfants s’organisent très rapidement en réseaux internationaux.

C’est un enjeu sur le plan économique, certainement difficile a réalisé mais qui au regard de la CIDE est une nécessité. D’abord, si nous voulons respecter cette convention, et d’autre part si nous  ne voulons pas que nos enfants à la faveur d’un tchat soient confrontés à l’apologie de la violence, du racisme, de la xénophobie, du suicide, des cibles marketing de l’économie du Net, etc,… .

En janvier 2007, Madame BAROSO devant le panel de toutes les premières dames du monde s’engageait à l’Elysée à organiser un collège de synthèse permettant de lutter contre la cyber criminalité. Elle précisait sa volonté internationale d’associer étroitement société civile et gouvernement.
Où en sommes-nous ?
La convention du Conseil de l’Europe pour la lutte contre les abus sexuels et la « cyber criminalité » est présente nous le savons.
(Adoptée à Lazarotte en Espagne depuis 2007 et entrée en vigueur juillet 2010) .

De surcroit les observateurs de l’ONU à Genève, étudiant le dernier rapport de la France sur la situation de l’enfant en France, préconisent une synergie de lutte contre la « cyber criminalité ».

Je vous remercie.

Vous avez à votre disposition des sommaires du DVD : « Les mineurs et les nouvelles technologies »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire